Venise / 2006
Métavilla.
Façade du pavillon de la France
à la Biennale d’architecture de Venise, 2006.
Sur une invitation de Patrick Bouchain,
avec un texte de Michel Onfray…
—
Invité à la biennale d’architecture de Venise pour traiter le pavillon de la France, Patrick Bouchain a imaginé inscrire en façade du bâtiment une sorte de “doxa” – un texte pour dire l’architecture – écrite à sa demande par le philosophe Michel Onfray… Mais le projet s’avère plus compliqué que prévu : porter au frontispice de l’édifice ce texte en vingt points – et traduit en quatre langues, dont l’Albanais – tient de l’exercice de style et les différents projets imaginés jusque-là ne produisent rien d’intéressant… Par un étrange enchaînement de circonstances, il s’adresse à nous: « Je dois vous dire que je déteste les graphistes, précise-t-il. Vous me comprenez… »
Oui bien sûr… Nous non plus ne goûtons guère certaines tendances à produire des formes certes décoratives, mais souvent parfaitement gratuites, inutiles. Le bonhomme dégage un tel enthousiasme que nous acceptons de relever le défi ! Nous voici donc au pied du mur, avec cette injonction à produire rapidement – sans ostentation, mais à l’échelle du bâtiment, et sans grands moyens pour réaliser – une solution à l’épineux problème, essayant d’imaginer une forme qui n’en serait pas une, tout en assumant néanmoins la nécessité de composer chaque texte, et d’installer ces textes sur la façade.
C’est finalement en explorant les solutions techniques de mise en œuvre que nous formerons le projet : peinture ? adhésif découpé ? et pourquoi pas des papiers collés, des affiches en quelque sorte ? Oui mais en composant ces affiches de la manière la plus élémentaire qui soit, avec le caractère le plus basique (Helvetica bold condensed). Un texte par affiche. Vingt affiches jaunes, collées sur la façade peinte en jaune du pavillon… L’architecture des cinq sens. L’architecture du bâtiment des durées. L’architecture d’habitant. L’architecture de réseaux et relations. L’architecture politique, populaire et militante. L’architecture vitaliste, organique et dionysienne. L’architecture cinématographique pour la chair et le réel. Etc. Le tout installé de manière stricte sur la façade du pavillon, à l’ombre des Lanternes de Daniel Buren. Notre architecte est heureux. Nous aussi…
—
—
4 x 20 affiches au format 594 x 840 mm
Textes : Michel Onfray
Lanternes : Daniel Buren
Occupation du pavillon : Exyzt