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vidéo

by admin on mai 7th, 2003

Le visiteur d’une exposition est actif : il se déplace ici et là, dans le zig et dans le zag. Dans un tel contexte, la vidéo doit participer d’un ensemble ; son format, son ­tempo diffèrent de ceux que l’on connaît notamment pour la télévision (les formes classiques du reportage, du court-métrage, du documentaire, du clip…). Ici, la vidéo accompagne, elle crée des surprises, elle retient l’attention sans la capter complètement. On doit pouvoir prendre au vol une séquence, l’abandonner puis y revenir plus tard… « La vidéo est un poème visuel. Un instantané en mouvement, un mouvement suspendu, un fragment » (Michel Nuridsany). Du temps réel étiré. Sans vrai commencement, sans vraie fin. Ou bien une découpe généralement courte – voire très courte – un prélèvement – qui peut aussi être monté en boucle.

Pour l’exposition Bordeaux monumental, nous avons pensé six vidéos comme autant de fenêtres ouvertes par lesquelles nous parviendrait un peu de la rumeur, du mouvement, de la respiration de la ville : comme si on avait ici la retransmission, en direct, de plusieurs caméras dispersées dans Bordeaux… Des images en mouvement, « des images qui bougent », pour insuffler un peu d’air frais, la caresse du vent, le souffle de la vie.

Vidéo #1. Monuments. Filmer un mariage dans les salons de l’hôtel de ville (1771-1783), un match de football au stade municipal (1933-1938), une exposition d’art contemporain à l’Entrepôt Laîné (1822-1824), etc. : des monuments à forte valeur patrimoniale utilisés aujourd’hui, soit dans leur fonction d’origine, soit dans une reconversion d’usage.

Vidéo #2 : Docks, dockers. L’activité du port de Bordeaux – manutention, stockage de tonneaux, morutiers, etc – au travers d’un montage de films des archives du Port autonome de Bordeaux..

Vidéo #3 : La ville au bord du fleuve. La caméra est sur un bateau, le bateau avance. Moteur. Bordeaux étale sur plusieurs kilomètres le long de la Garonne sa « façade des quais »… Pour rendre compte de cet ensemble architectural exceptionnel, cette vidéo présente en temps réel un travelling de la ville vue du fleuve.

Vidéo #4 : Rivière. Masse calme qui s’écoule lentement et que vient périodiquement troubler le mascaret. Fleuve sauvage, parfois violent. Estuaire largement ouvert vers les mers lointaines. Une vidéo dans la lenteur : la caméra est sur le bord de la Dordogne, la rivière est un miroir, le mascaret arrive, le mascaret passe, il est passé, la rivière ondule et retrouve son calme…

Vidéo 5 : Le chant de la pierre. Une ville se construit avec les matériaux dont elle dispose alentour… Si on dit de Toulouse qu’elle est « ville rose » de la couleur de la brique, Bordeaux est blonde comme la pierre qui est utilisée ici depuis l’Antiquité. Cette pierre, c’est le « calcaire à astéries » qui forme les falaises, escarpements et entablements qui couronnent les coteaux de la rive droite de la Garonne, de la Dordogne et de la Gironde.

Vidéo #6 : La vigne et le vin. Vignes ondulant sur la croupe d’une colline. Frémissement des feuilles caressées par le vent. Lourds grains qui mûrissent sous le soleil. Grappes que l’on coupe et que l’on écrase dans ses mains. Liquides colorés qui coulent à flots. Mystères d’une lente alchimie dans l’ombre des chais. Divin liquide qui scintille dans le verre. « Ô ma patrie, célèbre par ses vins… » (Ausone)


Bordeaux monumental, vidéos.
Maîtrise d’ouvrage : office de tourisme de Bordeaux, 2003

From → atelier

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